jeudi 9 février 2012

Le Moulin De La Fontaine Saint Denis A Montmartre


A posteriori, il aurait pu être désigné le moulin englouti. En 1723, Henry Fauvet fils achète une terre cultivée en vignes. Son père Henry aussi, avait été le bénéficiaire du tirage au sort qui lui avait donné le moulin de la Petite Tour.
Henry Fauvet fils s’engage, lors de l’acquisition du terrain à y faire construire un moulin à vent, dès l’année suivante. Depuis quatre génération les Fauvet sont meuniers à Montmartre. Henry fait donc bâtir le dixième moulin, au dessus de la fontaine Saint-Denis. Approximativement au 59 de la rue Lepic, au fond de l’impasse Girardon. Dix ans après l’acquisition, son épouse Charlotte Chotard trépasse (en 1733) le laissant inconsolable avec quatre enfants entre 6 et 15 ans.
Il paraît se consoler assez rapidement, puisqu’il a cinq enfant de plus de quatre ans, cinq ans plus tard, ceux de la veuve charcutière qu’il épouse en 1737. en 1740, il préfère les saucisses à la meunerie et loue son moulin à Claude Valentin, puis à Pierre Devaux, mineur dont les parents répondent.
Henry décède en 1750 et ses héritiers conservent le moulin jusqu’en 1765 où il passe aux mains de l’arquebusier du roi Antoine-François Devinau, qui le loue à François Egret, également mineur, et le revend l’année suivante à René Verrier, marchand mercier amateur d’art. deux ans plus tard les biens Verrier sont mis aux enchères. Ils comportent une collection de chef-d’œuvre comparable à un inventaire de musée : Van Dick, Lebrun, Watteau, Van de Velde, Rembrandt, Rubens, Le Nain, Van der Meulen, Boucher, Van Loo, Mignard, Le Titien, Fragonard, Le Bourdon..etc.
Le 28 juillet, le nouveau propriétaire est l’entrepreneur en bâtiment Julien Védy, doyen des architectes de Paris. Deux ans plus tard, le chemin de la Fontaine Saint Denis, seule voie d’accès au moulin, disparaît dans l’effondrement d’une carrière. Six mois après, Julien Védy décède. Nouvelle adjudication déterminant un nouveau propriétaire : Dominique Chazel, marchand de vermicelle. Entre février 83, date d’acquisition et octobre 84, Dominique Chazel meurt. La succession est à nouveau ouverte. Elle échoit à la veuve Catherine Véronique Houbotte qui engage comme meunier Antoine-Augustin Poucheret, époux de la propriétaire de la terre voisine et du moulin des Prés, Véronique Ménessier.
A une date inconnue, aussi étonnant que cela puisse paraître, le moulin disparaît, englouti dans l’effondrement de la carrière. L’écroulement était considéré imminent en 1787. Il n’est pas trace du moulin sur le plan cadastral de 1807-1808

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