jeudi 9 février 2012

Le Moulin De La Lancette A Montmartre


D’un point de vue chronologique, le quatrième du haut de la Butte. C’est une grosse tour en pierre derrière le clos des Dames, en bordure du chemin feuillu de la Fontenelle (rue Chevalier de la Barre). Son nom de baptême est dû à la profession de son propriétaire, le chirurgien Pierre Hié ; son édification, de 1635. ses quarante premières années ne laissent pas de traces. En 1673, il est donné à bail à Hugues Godin qui ne s’entend pas avec le chirurgien et va s’occuper du moulin de la Tour des Dames (9è)
Trois ans plus tard, le médicastre, soucieux du repos de son âme, lègue tous ses bien aux Dames en échange du salut éternel et d’un doux confort pour ses vieux jours. Le seul moulin que les Bénédictines possèderont sur la hauteur.
Bien sûr, elles le donnent à bail. Mais il ne fera pas parler de lui. Point de faits divers, point de scandale, un brave petit moulin faisant son métier de réduire blé en farine.
Jusqu’à ce jour de 1737 où « nous retiendrons le nom de Jean Garreau, oncle de cette Catherine Blanchard que devait épouser Pierre Debray », qui deviendra propriétaire du moulin et fera construire celui de la Turlure « à deux pas et au-dessus ». seconde intervention protectionniste du site : en 1769, les religieuses poursuivent un certain Legrand, brandisseur de mirifiques projets d’embellissement. Les Dames craignent des constructions ou plantations venant prendre le vent de leur moulin. Et l’autorité les approuve en interdisant murs, bâtiments ou arbres dépassant 20 pieds (environ 7 mètres) « afin de ne pas priver le moulin d’une partie du vent qui lui est nécessaire ».
Pierre Debray défunt, le bail passe à Pierre-Charles de la Forge en 1779. Mais avec la révolution, ce bail sera délivré par la municipalité de Montmartre. Devenu Laforge, il obtient l’adjudication le 3 septembre 1792. Mais dix ans plus tard, le nouveau propriétaire en est le commissaire délégué à l’Intendance, Jean Christophe qui fera bâtir Château Rouge, et dont le neveu est Jean Feutrier. Son héritage relève de l’histoire des carrières.
L’exploitation intensive de ces carrières met le moulin de la Lancette en péril et sa démolition, ordonnée en 1816, prouve qu’il n’a pas sombré dans un éboulis neuf ans plus tôt. Vingt-trois ans plus tard, il se construit à son emplacement la tour Solférino, au sommet de laquelle sera installé un restaurant, le premier restaurant panoramique.

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