mardi 8 novembre 2011

La Commune de Montmartre - Son Histoire


Le mythe de la commune
L'insurrection de la Commune est un événement très limité dans le temps et dans l'espace: elle n'a duré que deux mois et est restée quasi circonscrite à Paris. Elle a pourtant acquis la dimension d'un mythe: sujet tabou pour les uns, effrayés par son caractère révolutionnaire, au point que les manuels scolaires l'ignorèrent longtemps; objet de vénération et de célébration militante pour les autres, notamment au sein du mouvement ouvrier.
La guerre contre la Prusse, engagée au mois de juillet 1870 par Napoléon III, tourne rapidement au désastre. Le 2 septembre, l'empereur est vaincu et fait prisonnier à Sedan. Le 4, la république est proclamée. Un gouvernement provisoire est constitué avec mission de poursuivre la guerre et de défendre la «patrie en danger», comme l'avait fait l'armée révolutionnaire en 1792.
Les débuts de l'insurrection
C'est à Montmartre que débute la Commune. En effet, quand l'armistice est signé avec la Prusse le 28 janvier 1871, la colère s'empare des parisiens. L'assemblée nationale, réfugiée à Bordeaux et à majorité conservatrice, veut punir la capitale rebelle et supprime la solde des gardes nationaux. Au même moment, les Prussiens font le siège de Paris. C'est dans ce contexte que Thiers tente un coup de force en voulant s'emparer des 170 canons de la butte Montmartre. Les Montmartrois refusent de céder.
Les soldats chargés de la mission fraternisent avec la population de la butte et arrêtent leurs officiers. Thiers s'enfuit à Versailles. Le comité central de la garde nationale organise des élections municipales et le 28 mars 1871, le conseil élu prend le nom de Commune de Paris.
L'écrasement de la Commune
La Commune resta incomprise de la majorité des Français. Tous les grands écrivains français de l'époque se montrèrent hostiles à la Commune, y compris ceux-là même qui montraient le plus de sympathie pour les idées républicaines et sociales, tels Victor Hugo, George Sand, Emile Zola et Anatole France. A la suite de combats sanglants, les communards furent refoulés par les Versaillais dans le XXe et le XIe arrondissements.

La lutte fut menée avec un acharnement extrême des deux côtés. La répression fut impitoyable. Le gouvernement procéda à plus de 38 000 arrestations, dont la plupart des accusés furent envoyés aux travaux forcés.
L’œuvre de la Commune
Absorbée dès le mois d'avril par les opérations militaires contre les Versaillais, la Commune n'accomplit que des réformes limitées mais symboliques : l'adoption du drapeau rouge et du calendrier révolutionnaire, la démolition de la colonne Vendôme et de la maison de Thiers. Dans le domaine politique fut décrétés la séparation de l'Eglise et de l'Etat, la laïcisation des écoles religieuses, l'école gratuite et obligatoire, la gratuité de la justice...

La Commune s'orienta aussi vers l'émancipation des femmes, qui jouèrent, telle Louise Michel (originaire de Montmartre), un grand rôle dans cette période révolutionnaire.

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