Suivant le même schéma que bien d’autres, il vint camper au Maquis, après quelques jours passés dans un hôtel à la Madeleine. Enivré par la découverte de Paris, il passe ses journées à parcourir la ville,, allant d’un monde à un autre.
Le chalet où il se pose es situé dans la partie basse du Maquis, en bordure de la rue Caulaincourt, là où, quinze ans plus tard s’ouvrira le restaurant Manière, « cantine » des artistes montmartrois arrivés durant l’entre-deux-guerres.
Il semble que ce premier atelier –il devait en occuper une dizain,e durant les trois ans qu’il pasera sur la Butte- ait été assez confortable.
Durant les quelques mois qu’il passe au Maquis, la vie du ^peintre est relativement calme. Il n’est pas encore le personnage pour film sur grand écran qu’il deviendra pendant la guerre. Lui aussi, a ce moment-là, se cherche, et sa quête sera particulièrement longue et ardue, puisque ce n’est qu’à partir de 1915 qu’il commencera à accumuler les portraits et les nus qui constitueront l’essentiel de son œuvre.
En 1906, sur la Butte, il exécute surtout des dessins et des études d’après les filles qu’il ramenait chez lui, le soir. Mécontent de ce qu’il faisait, il en détruit la plus grande partie. Le « Modi » que Salmon, Georges Michel et bien d’autres nous ont représenté ivre d’alcool et de haschisch, déclamant les stances de la Vita Nuova, n’était pas encore né, même s’il avait déjà usé d’alcool et de haschich.
Mais il se tenait dans de sages limites, ce n’était qu’un jeune Italien, très beau dans son costume de velours à côtes, dont les belles boucles brunes encadraient un visage aux traits classiques. L préférait courir les filles plutôt que de faire sauter les bouchons, et son charme lui rendait les conquêtes faciles. Mais ses bonnes fortunes étaient sans lendemain. On cite une certaine Mado, une blonde capiteuse qui aveait été, précédemment, la maîtresse de Picasso avant qu’il ne rencontre Fernande Olivier. André Salmon et Arthur Pfannstiel rapportent que ces conquêtes d’un jour lui valurent parfois des accrochages avec les petits durs de la Butte, furieux de le voir chasser sur leurs terres. Modigliani était courageux, et il vint facilement à bout de ses adversaires plus menaçants que prêts à en découdre.
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