jeudi 9 février 2012

Le Moulin de la Galette à Montmartre



 Les deux moulins qui subsistent occupent un tertre assez élevé sur lequel les Romains auraient édifié leur Temple de Mars. Ce sont le Radet, anciennement le  Chapon, situé à l’angle des rue Lepic et Girardon et le Blute-Fin. Le premier viendrait de la Butte Saint-Roch qu’il aurait quitté lors de son l’arasement de la butte en 1636 ; il a changé assez souvent de place du fait des mesures d’alignement avant que la carcasse vide qui le remplace n’ait été édifiée, en 1925, à l’angle ci-dessus indiqué. Le second, construit en 1621, peut-être  à la place d’un moulin du XIIIè siècle tombé en vétusté, est connu sous le nom du Moulin de la Galette. Il a été souvent restauré, toutefois, il a conservé intact son mécanisme intérieur, son escalier, ses meules et le lit du meunier.
Le Blute-fin a été le théâtre d’un événement dramatique. Il appartenait en 1814 à la famille Debray. Le premier d’entre eux, Pierre Debray, arrive de Picardie vers 1750 et devient en 1756 meunier du moulin de la. Lancette, propriété de l’abbaye. Les Debray achetèrent le Blute-Fin lorsque celui-ci fut vendu, en 1792, comme bien national. Le 30 mars 1814, quatre frères Debray et le fils de l’aîné se battirent toute la journée contre les Russes qui, sous la conduite d’un Français le comte de Langeron, émigré passé à la solde du tsar, attaquaient les pentes nord de Montmartre ; trois des frères furent tués pendant les combat. Le soir vint. Une colonne russe, ayant envahi le tertre sur lequel était le moulin, reçut à bout portant une volée de mitraille tirées par les deux pièces de canon commandées par l’aîné des Debray qui avait à cœur de venger ses frères et de défendre son moulin. Les négociation pour l’armistice était alors en cours, peut-être était-il déjà signé. Un officier russe demanda qui venait de tirer, pour toute réponse, l’aîné des Debray le tua d’un coup de revolver. Il fut aussitôt massacré, tandis qu’un cosaque transperçait d’un coup de lance le corps de son jeune fils. Il fut découpé en quatre morceaux que les Russes attachèrent à chacune des ailes du moulin. Pendant la nuit, Mme Debray rassembla dans un sac de farine les 4 tronçons du corps de son mari et l’inhuma au cimetière du Calvaire.
Le fils Debray survécut miraculeusement au coup de lance, mais la légende dit qu’il ne put absorber que du lait le reste de sa vie. On l’appelait en 1833, le « petit père Debray ». Féru de danse, il transforma son moulin en bal public
Cette « légende » est légèrement contredite hélas par les actes de décès, notamment celui de la « veuve » enregistré le 25 octobre 1812

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