A l’emplacement de l’actuelle rue de la Chapelle, s’étirait la route de Paris à l’abbaye de Saint-Denis. C’est là que s’édifia peu à peu le village de La Chapelle. Il n’y eut d’abord au VI e siècle qu’une chapelle dédiée à Sainte Geneviève et jusqu’en 1229, l’endroit est nommé La Chapelle Sainte-Geneviève. A cette date, une véritable église ayant été édifiée et une cure créée, le village devient une paroisse de la seigneurie de Saint-Denis et prend le nom de La Chapelle Saint-Denis qu’il gardera jusqu’à l’annexion de 1860.
Le modeste village bénéficie d’un renom et d’une prospérité inattendue quand la foire établie en 629 par Dagobert dans la plaine d’Aubervilliers et de Saint-Denis, est rapprochée de Paris par Charles le Chauve et installée sur le territoire de La Chapelle. Cette foire connaît un grand succès à partir du XIIIe siècle et prend le nom de foire du Lendit, corruption de l’Indict, du mot latin indictum désignant alors un lieu et un jour indiqués pour une assemblée. Sa durée était de quinze jours, de la Saint-Barnabé à la Saint-Jean. Le premier jour était réservé à l’achat du parchemin nécessaire aux étudiants et à l’Université ; c’était l’occasion d’une cérémonie haute en couleurs, le recteur de l’Université venant en cortège achetée le matériau indispensable aux collèges. Cette cérémonie fini par sr transformer en cavalcade et les étudiants commirent tans d’écarts et de saccages que la foire du Lendit finit par être transférée en 1444 à Saint-Denis, lourde perte financière pour La Chapelle.
Station obligée entre paris et Saint Denis, La Chapelle voit passer tous les cortèges des rois de France entrant dans Paris après leur couronnement et, inversement, les dépouilles des souverains défunts en route vers leur sépulture de Saint-Denis.
La Chapelle Saint-Denis constitua la deuxième commune du futur 18e arrondissement. Elle comptait 148 feux en 1788, soit de 600 à 800 habitants adonnés principalement au commerce et à l’artisanat, établis le long de la route de Saint-Denis. Cette commune comprit le terroir de la Goutte d’Or, alors exclusivement rural et ne fit guère parler d’elle, sauf le 24 février 1791. Ce jour-là s’affrontèrent à proximité de l’église des représentants de l’octroi et des habitants soupçonnés fortement de s’adonner à la contrebande. Le maire prit la défense des administrés, fit sonner le tocsin et appeler au secours la garde nationale parisienne qui tira sur les renforts envoyés aux gens de l’octroi. L’affaire devint politique lorsque Bailly, maire de Paris, prit la défense de ses employés et La Fayette celle de la garde nationale. Connu sous le nom de « massacre de la Chapelle » cet affrontement ne fit que deux morts parmi les contrebandiers.
Sa population est presque multipliée par sept en vingt ans, entre 1836 et 1856. C’est vers 1814 que s’est constitué le hameau de la Goutte d’or, sans doute né de la nitrière des Cinq-Moulins qui fournit du salpêtre pour la régie des poudres. A l’est de la Goutte d’Or se crée un autre hameau, dit Saint-Ange, du nom du propriétaire du terrain, situé entre les actuelles rues de la charbonnière et de Jessaint et le boulevard de la Chapelle.
Mais l’essentiel du peuplement se fera là après 1863, en liaison avec l’expansion de la gare du Nord.
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